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Marches et Chansons des tranchées
Dans les tranchées de Lagny /
Java sur l'air de"Sous les ponts de Paris" de Vincent Scotto (1915 ou 1917)
Le quotidien des tranchées
En face d'une rivière
Du côté de Lagny
Près des amas de pierres
Qui restent de Lagny,
Dans la Tranchée des Peupliers"
Vite on se défile en cachette
Braquant le fusil sur l'ennemi
Prêt à presser sur la gâchette.Aux bord de Lagny
Lorsque descend la nuit
Dans les boyaux on s'défile en cachette,
Car la mitraille nous fait baisser la tête.
Si parfois un obus
Fait tomber un poilu
Près du cimetière on dérobe ses débris
Aux abords de Lagny.Le jour on se repose
Après six jours de turbin,
Ce qu'on fait, c'est la même chose
On va se laver un brin.
Aux abord de Metz, c'est ça qui est bath
De regarder tous ces militaires
Se laver, se brosse, se frotter les pattes
Aux effets de la bonne eau claire.Au village de Lagny
Lorsque descend la nuit,
Après la soupe, devant quelques bouteilles,
Les Poitevins se comportent à merveille.
Allons, mon vieux cabot,
Vite encore un kilo
Afin d'nous faire oublier les ennuis
Des environs de Lagny.V'la la soupe qui s'achève,
On prépare son fourbi,
Car ce soir, c'est la relève,
On va quitter Lagny.
Des provisions et son bidon,
Voilà ce que jamais on n'oublie.
Au petit bois, je connais l'endroit
Où l'on surveille sa patrie.Aux environs de Lagny
Lorsque descend la nuit,
Comme on ne peut se payer une chambrette,
Le brave troupier se prépare une couchette
Dans un trou ténébreux
Faisant des rêves affreux,
Il se relève pour veiller à l'ennemi,
Aux environs de Lagny.Connaissant bien leurs thèmes
Marchant d'un pas hardi,
les poilus de la cinquième
(Au 69: Bibi)
S'en vont bon train, tous bons copains,
Ensemble ils ne craignent pas les boches,
Si l'ennemi tue un ami,
Ils l'emportent loin de ces rosses.Aux environs de Lagny
Lorsque descend la nuit
Le brave troupier est couché sur la terre
Dans son sommeil il oublie la misère
Si la paix venait sous peu
Comme nous serions heureux,
Plus de massacre, nous reverrions nos pays
Qui sont loin de Lagny.L’HISTOIRE DU SOLDAT (1917) (HDA Brevet 2015)
(Mimodrame : musique de scène en forme de mélodrame)
TEXTE : Charles-Ferdinand RAMUZ (Suisse, 1878-1947)
MUSIQUE : Igor STRAVINSKY (1882-1971)
Compositeur Russe de la période Moderne
Piste 1 durée 1’48 Marche du soldat
Avant d'écouter le morceau, imagine une mise en musique de ces paroles
Entre Denges et Denezy,
un soldat rentre chez lui.
Quinze jours de congé qu’il a,
marche depuis longtemps déjà.
A marché, a beaucoup marché.
S’impatiente d’arriver parce qu’il a beaucoup marché.
Devoir Maison CORRIGE / Ecoute et réponds aux questions et/ou entoure les bonnes réponses
1er extrait - Marche du soldat :
Quel est le paramètre musical qui te semble le plus important dans cet extrait ?
Les registres (hauteur) - Le rythme – Les nuances (Intensité) – Le timbre (choix des instruments).
Comment la voix déclame-t-elle le texte ?
Texte parlé – texte parlé / chanté - texte parlé scandé (lu en rythme) – texte chanté.
A quels instruments le compositeur confie-t-il l’exécution de cette marche ?
Mélodies : Cordes – Bois - Cuivres - Percussions.
Préciser :……………………………………
Accompagnement : Cordes – Bois – Cuivres – Percussions.
Préciser : …………
Peut-on parler :
- D’un orchestre symphonique ?
- D’un ensemble de chambre (environ 20 instruments) ?
- D’un petit ensemble (musique de chambre, moins de 10 instruments) ?
Violon, Contrebasse (elle joue un motif qui évoque la marche)/ Clarinette, Basson / Cornet à piston, Trombone / Batterie (Tambour de basque, Caisse Claire, Grosse caisse)
Extrait Vidéo
Baremboim direction et Patrice Chéreau Narrateur
Lettre du front Sefyu / Kenza Farah
Introduction slamée
Ici les combats font rage,
Déjà plus d’une année passée loin de toi
Je ne compte plus le nombre de fois
Où j’ai relu tes lettres pour y trouver ton soutien
C’est dans ton sourire que je puise la force de me battre
Jamais un hiver ne m’a paru aussi froid
Un jour, je reviendrais, Inch'Allah
Refrain 1
Je lis ta lettre, et des larmes coulent de mes yeux
Des perles salées roulent sur mes joues
Le papier se froisse sous mes doigts
Déjà plus d’un an loin de toi (2 voix)
À chacune des lettres du front,
Je tremble, j’ai peur, j’ai froid. (2 voix)
Je te revois, fier en uniforme
Sur le quai de la gare, paré à partir
Tu m’as promis de revenir,
j’ai promis de te soutenir (2 voix)
Tu puises la force de te battre,
dans mes yeux et mon sourire (2 voix)
Couplet 1 rap
(Oh! Avant l'armée, j'étais armé, dans l'quartier j'ai formé
l'équipe la plus cramée, les keufs étaient alarmés
zharma on a cané, les mecs les plus starbés
zrab je n'ai pas peur de fumer, pour m'affirmer
ensuite 3 ans ferme, la prison m'a enfermé
j'ai vu ceux qui m'aimaient mieux qu'au travers d'une bière de quartier
des pleurs j'vais t'épargner
en m'engageant au front j'voulais tourner,
la page avant que l'on me retrouve contourné
au Rwanda, au Proche Orient j'me suis aspiré
au Darfour ma vie a changé des courses à Carrefour
j'écris sur mon carnet le déroulement de chaque jour
pour que tu puisses comprendre ce que je ressens durant mes journées
t'inquiète la "salat" j'ai pas détourné
tu m'connais, j'suis borné, l'odeur de la mort m'y a renfermé
dire déjà un an que j'suis parti, pfff le temp y passe / chant-mé
j'écris cette lettre entre l'assaut d'un cocktail molotov)
Refrain 2
Tu me décris ta vie là-bas au fond des tranchés,
Tu parles d’une odeur qui flotte celle de la mort
Et tu t’étais fait des amis, ils ont disparu
aujourd’hui
Tu évites de m’en parler, tu ne veux pas que je me fasses
du soucis
Tu rêves la nuit, de mon visage, d’autres paysages
Dans ton cœur tout est détruit, reste mon image
Nous sommes en plein mois de décembre
Un second hiver loin de toi
La neige a la couleur du sang
Mes mains sont brûlées par le froid
Couplet 2 rap
Je t’écris cette énième lettre pour que tu comprennes
que c’est la dernière
Car derrière moi des tirs fusent , j’les repousse en arrière
La guerre n’a pas de barrière, j’l’ai appris hier
Quand une balle s'est logée dans mes artères, j’suis par terre
je vais partir, j’t’embrasse toi, embrasse mes
supporters morts
Avec la manière, et le cœur d’un bulldozer
J’ai compris, qu’au casting de la mort, y’a pas que la
misère
Qui postule, j’emmène ton visage à titre posthume
Refrain 3
Loin de tes yeux, les miens ne voient plus rien,
Mon cœur ne bat plus, sans le rythme du tien
Reviens-moi, je t’en pris, les souvenirs m’assaillent
Pourquoi donner ta vie sur un champ de bataille ?
Loin de tes yeux, les miens ne voient plus rien,
Mon cœur ne bat plus, sans le rythme du tien
Reviens-moi, je t’en pris, les souvenirs m’assaillent
Tu as donné ta vie sur un champ de bataille?
BIS
Un jour, je reviendrais... Inch'Allah
La chanson de Craonne
Quand au bout d'huit jours, le r'pos terminé,
On va r'prendre les tranchées,
Notre place est si utile
Que sans nous on prend la pile.
Mais c'est bien fini, on en a assez,
Personn' ne veut plus marcher,
Et le cœur bien gros, comm' dans un sanglot
On dit adieu aux civ'lots.
Même sans tambour, même sans trompette,
On s'en va là haut en baissant la tête.Refrain
Adieu la vie, adieu l'amour,
Adieu toutes les femmes.
C'est bien fini, c'est pour toujours,
De cette guerre infâme.
C'est à Craonne, sur le plateau,
Qu'on doit laisser sa peau
Car nous sommes tous condamnés
C'est nous les sacrifiés !C'est malheureux d'voir sur les grands boul'vards
Tous ces gros qui font leur foire ;
Si pour eux la vie est rose,
Pour nous c'est pas la mêm' chose.
Au lieu de s'cacher, tous ces embusqués,
F'raient mieux d'monter aux tranchées
Pour défendr' leurs biens, car nous n'avons rien,
Nous autr's, les pauvr's purotins.
Tous les camarades sont enterrés là,
Pour défendr' les biens de ces messieurs-là.au Refrain
Huit jours de tranchées, huit jours de souffrance,
Pourtant on a l'espérance
Que ce soir viendra la r'lève
Que nous attendons sans trêve.
Soudain, dans la nuit et dans le silence,
On voit quelqu'un qui s'avance,
C'est un officier de chasseurs à pied,
Qui vient pour nous remplacer.
Doucement dans l'ombre, sous la pluie qui tombe
Les petits chasseurs vont chercher leurs tombes.Refrain
Ceux qu'ont l'pognon, ceux-là r'viendront,
Car c'est pour eux qu'on crève.
Mais c'est fini, car les trouffions
Vont tous se mettre en grève.
Ce s'ra votre tour, messieurs les gros,
De monter sur l'plateau,
Car si vous voulez la guerre,
Payez-la de votre peau !