• Le voyage des sons

    Voyage dans le temps

    Visionne et écoute la bande annonce du film « Marie Antoinette » de Sofia Coppola
    Quels sons  entends-tu ?
    Quel mode de vie te montrent les images ?
     
    Au XVIIIème siècle, siècle des Lumières

     

    La bande son du film "Marie-Antoinette" de Sophia Coppola correspond-elle aux sons qu'on pouvait entendre au XVIIIè siècle ?

    ...

    Le parisien fortuné du XVIIIème siècle aime s’amuser et profiter des artifices et des ornements de la vie. Il est gourmand et joueur; comme pouvait l’être Marie Antoinette, détestée par son peuple affamé. 
    La musique savante se distingue de la musique populaire qui se transmet oralement (chansons entonnées aux veillées) et se crée par le biais des salons et des théâtres
    Pour vivre, les musiciens donnent des cours particuliers
     
    Le piano et le clavecin sont des instruments à cordes mais avec un mécanisme différent
     
     

     

    Rameau, homme de province né à Dijon, passe par Lyon mais évoluera à Paris « the place to be ».  Il est obligé de passer par la capitale car au XVIIIe siècle, Paris est l’équivalent de L.A.  aujourd' hui en termes de moyens techniques et financiers. On y trouve les artistes, les mécènes, les spectacles, les instruments et les éditeurs de partitions. 

     

     

    « Les Sauvages » de Rameau et les musiques du XVIIIe siècle    

    Rameau était à l’écoute des sons de son époque qui pouvaient voyager grâce aux interprètes et grâce aux manuscrits et quelques partitions imprimées

      Il connaissait les œuvres des autres français et autres parisiens comme François Couperin (Les barricades mystérieuses) et Lully (Marche pour la cérémonie des Turcs)

    Il a fréquenté le salon de Pierre de Crozat et a découvert les musiques italiennes très appréciées à l’époque pour leur énergie et leur plus grande facilité d’écoute
    Voilà une pièce de Rameau qui sonne comme une musique italienne
    La Poule (Pièce de clavecin de Rameau parue en 1728 dans la Suite en Sol)
    La poule fait partie du quotidien des français du XVIIIème siècle
    Même Marie Antoinette, dans sa petite ferme « Disney » à Versailles (le « hameau de la reine »), a des poules

    Le voyage des sons

     
    (Fable de la Fontaine, Livre V fable 13, 1668 ) La femme et la poule.
Une veuve avait une poule qui lui pondait un oeuf par jour.
    Elle se dit que si elle lui donnait plus de grain, sa poule pondrait deux fois par jour :
    aussi accrut-elle sa ration. Mais la poule devenue grasse ne put même plus pondre son œuf quotidien.
    La fable fait voir qu'à convoiter plus que ce que l'on a, l'on perd même ce que l'on possède.
    En 1791, en pleine révolution française, on trouve une caricature de Marie Antoinette en « poule d’Autriche » qui fait référence (à tort) à la fable de la veuve des Fables qui dépense tous les œufs en or du royaume

    Le voyage des sons

    La musique italienne au début du XVIIIème siècle

     

    Domenico Scarlatti a certainement rencontré Rameau à Paris. C’était  un claveciniste italien qui vivait à la cour d’Espagne et s’est inspiré de la musique flamenca jouée à la guitare dans ses sonates pour clavecin

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    Scarlatti, Sonate en Ré m. K141

     

    Musique flamenca

     

     

     
    Autre « Hit » de l’époque : les Quatre saisons de Vivaldi
     
     
    Vivaldi, 3è mvt de l'Eté, L'orage dans la version du violoniste Nigel Kennedy
     
     
    Vivaldi, l'été, version pour 2 guitares électriques
     
     L'influence d'autres musiques européennes
    Les œuvres de Haendel l’ont aussi influencé (1720, les grandes Suites publiées à Londres) Variations
    Haendel : « HIT »  pour chœur et orchestre : Alleluia du « Messie »
    Extrait du Messie de Haendel, Alleluia 

     

    Voilà le HIT de l'époque des Lumières qui a le plus marqué la France du XVIIIème siècle :

    Les sauvages de RAMEAU, joué au clavecin 

     

    Partition remixée des "Sauvages" de Rameau

     

    Version orchestrale du Rondeau "des Sauvages" de Rameau

     

     

    Les Sauvages dans la version pour l'opéra ballet "Les Indes Galantes" de Jean Philippe Rameau

    Spectacle crée en 1735

     

    Texte pour le duo et le choeur mixte 

    Danse du Grand Calumet de la Paix, exécutée par les Sauvages.

    Rondeau

    ZIMA, ADARIO.
    Forêts paisibles,
    Jamais un vain désir ne trouble ici nos coeurs.
    S'ils sont sensibles,
    Fortune, ce n'est pas au prix de tes faveurs.

    CHOEUR DES SAUVAGES.
    Forêts paisibles,
    Jamais un vain désir ne trouble ici nos coeurs.
    S'ils sont sensibles,
    Fortune, ce n'est pas au prix de tes faveurs.

    ZIMA, ADARIO.
    Dans nos retraites,
    Grandeur, ne viens jamais
    Offrir tes faux attraits !
    Ciel, tu les as faites
    Pour l'innocence et pour la paix.

    CHOEUR DES SAUVAGES.
    Dans nos retraites,
    Grandeur, ne viens jamais
    Offrir tes faux attraits !
    Ciel, tu les as faites
    Pour l'innocence et pour la paix.

    ZIMA, ADARIO.
    Jouissons dans nos asiles,
    Jouissons des biens tranquilles!
    Ah! peut-on être heureux,
    Quand on forme d'autres voeux ?

    CHOEUR DES SAUVAGES.
    Forêts paisibles,
    Jamais un vain désir ne trouble ici nos coeurs.
    S'ils sont sensibles,
    Fortune, ce n'est pas au prix de tes faveurs.